jeudi 31 janvier 2013

Le Québec lance un plan d'action de lutte aux ICU

La Québec à mis en place un plan d'action visant à lutter concrètement aux ICU. Ce plan est un processus de planification qui se base sur le diagnostic de la situation  l'adhésion de la communauté et une vision concertée.

Il comprend : une vision, des orientations, des objectifs, des actions ou interventions, un échéancier, une étude de suivi des indicateurs de performance, des responsabilités, un budget

La municipalité se positionne comme un modèle de bonnes pratiques et sensibilise ses citoyens et l'ensemble du personnel aux problématiques des ICU.

Ces différents mesures peuvent être intégrées au sein d'outils de planification existants comme :
- Le plan d’urbanisme de la municipalité
- Le schéma d'aménagement et de développement de la municipalité de comté ou d'agglomération.
- Un plan stratégique de développement durable
- Le plan de conservation et de mise en valeur des parcs, espaces verts et milieux naturels.

Élaboration de ce plan d'action est divisé en cinq grandes étapes : 

  • Structurer
  • Déterminer l'état du territoire
  • Déterminer les zones prioritaires
  • Planifier
  • Mettre en oeuvre et évaluer


Etape n°1 : Mettre en place la structure du projet

1/ Identifier le porteur politique du dossier : c’est lui qui, tout au long de la démarche de mise en place du plan d’action intégré de lutte aux ICU, fait valoir le projet auprès du conseil municipal;
2/ Choix d'un responsable par la direction général et création d'une équipe pour les réalisations du plan d'action.
3/ La municipalité identifie les différents services qui seront interpellés dans cette démarche et les parties prenantes qui deviendront des acteurs de réalisation du plan.
4/ Création d'un comité de concertation du plan d'action intégré de lutte aux ICU.


Etape n° 2  : Déterminer l'état actuel du territoire urbain en réalisant une succession de couches cartographiques.

Il est important de bien connaitre son territoire et ses composantes. C'est à partir de cet état des lieux qu'un diagnostic de la situation et l'identification des zones prioritaires d'intervention seront définis.

1/ Inventaire des actions déjà réalisées
2/ Inventaire des îlots de chaleur urbains (méthode de cartographie ici )
3/ Inventaire des îlots de fraîcheur urbains (méthode de cartographie ici )
4/ Diagnostic cartographié de la ville à l'aide de l'indice de défavorisation.
5/ Évaluation de la densité de population
6/ Superposition de toutes les couches d'informations pour cibler les zones à rafraîchir et les îlots de fraîcheur à préserver.



Etape n° 3  : Choix des zones prioritaires d'interventions.

Ces zones sont définis en fonction de deux critères :
  • La proximité des populations défavorisées et à risque/
  • Les secteurs particulièrement exposés aux ICU : centre-ville, zones industrielles et commerciales, zones de grands stationnements, voies majeures de circulation et zones d'habitation pour personnes âgées.

Etape n° 4  : Construire le plan d'action

Le plan d'action doit être cohérent, réalisable, intégré  efficace, mesurable et vérifiable. Selon les zones prioritaires déterminées à l'étape précédente, les stratégies d'intervention seront :
  • Conservation des espaces verts existants ayant un effet rafraîchissant significatif.
  • Création d'îlots de fraîcheurs afin de diminuer la température ambiante d'une zone.


Etape n° 5  : Mettre en oeuvre et évaluer l'état d'avancement du plan d'action






mardi 29 janvier 2013

Grenoble: un diagnostic de l'effet d'ICU in situ qui frappe les esprits


http://www.grenoble.archi.fr/chaleursurbaines/Parcours_thermique-parcours.pdf

Encadrée par les massifs montagneux du Vercors, de la Chartreuse et de Belledonne, Grenoble est soumise à l'effet d'îlot de chaleur urbain. Située dans une cuvette, cette ville de 156 000 habitants est caractérisée par des différences de températures pouvant aller jusqu'à plus de 5°C entre son centre ville et les quartiers alentours, selon Frédéric Jacques, du service environnement de la ville de Grenoble (source: http://www.grenoble.archi.fr). 

Sa situation géographique contribue donc de manière directe à la formation de l'effet d'ICU, puisque son emplacement dans la vallée de l'Isère réduit les vents et favorise les phénomènes de surchauffe en été notamment. 

Si le phénomène d'îlot de chaleur urbain est aujourd'hui sur le devant de la scène, s'il est analysé, cartographié, quantifié, peu de personnes prennent le temps de se rendre compte de son impact dans sa vie de tous les jours, et de ressentir ce phénomène.

Partant de ce constat, une idée originale portée par les étudiants de l’École Nationale d'Architecture de Grenoble, a vu le jour en 2008. Il s'agit des "Balades thermiques" initiées dans le centre ville de Grenoble. Au cours de ces rendez-vous,  la sensibilité est mise au premier plan. Il s'agit de sentir les différences de températures, entre la rue et un parc, entre les berges de l'Isère et le centre ville etc. 

Ces "Balades" servent aujourd'hui d'outils de sensibilisation de la population au phénomène d'îlot de chaleur urbain. Chaque balade se termine par un compte-rendu des bénéficiaires, permettant le dialogue et l'échange d'idées. 

D'autres villes prennent aujourd'hui le relais, mais sous une forme un peu différente: 

- La Communauté d'Agglomération de Sud-de-Seine organise avec l'espace info-énergies des Hauts-de-Seine des balades thermiques depuis le début de l'année 2013.
Avec l'aide et le savoir d'un conseiller Info-énergie, des habitants se promènent dans un quartier munis d'une caméra thermique, de manière à visualiser les déperditions de chaleur des bâtiments. Un échange post balade permet de diagnostiquer les défauts des bâtiments et de trouver des solutions adaptées. 


- Le Pays Sud Bourgogne  s'engage également dans la création de "balades thermiques" avec caméra infrarouge à l'appui. Destinées à sensibiliser le grand public sur les effets du changement climatique et à les informer sur les actions de lutte menées par les collectivités, ces balades permettent de se rendre compte des enjeux de la réhabilitation énergétique et des outils qui existent aujourd'hui, telle que la thermographie infrarouge.  


- Enfin, l'Agence Local de l'Energie de l'Agglomération Lyonnaise propose elle aussi des "balades thermiques" afin de permette aux habitants, propriétaires, locataires, de visualiser les déperditions de chaleur de leurs habitations.

Ces balades urbaines thermiques prennent donc de l'ampleur en France, et sont largement sollicitées par les habitants. Outils de communication efficace, elles permettent une prise de conscience rapide des citoyens sur la gestion de l'énergie à une échelle très locale. 

lundi 28 janvier 2013

Projet EPICEA : Etude Pluridisciplinaire des Impacts du Changement Climatique à l'Echelle de l'Agglomération Parisienne.



Le projet EPICEA, mené conjointement par Météo-France, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment et la Ville de Paris, est un projet de recherche s'attachant à identifier les évolutions du climat dans l'agglomération parisienne, l'impact de ce changement à l'échelle de la ville et les mesures d'adaptation pouvant être mises en place. 

Cette étude apporte une contribution scientifique au processus de décision des élus et des Directions de la Ville de Paris sur les problématiques environnementales et de cadre de vie, mais aussi d'adaptation au changement climatique et de lutte contre les évènements climatiques extrêmes (type canicule de 2003).  

Par une observation fine des paramètres urbains pouvant affecter le climat urbain (effet d'ICU, caractéristiques urbaines etc.), puis par l'analyse d'un phénomène extrême survenu en 2003 (canicule) et enfin par la recherche d'un lien entre urbanisme et climat urbain, cette étude tente de répondre aux questions suivantes: 

- Quels seront les effets locaux, sur une ville particulière, du changement climatique global? 
- Quel sera le microclimat d'une ville, éventuellement en expansion? 
- Quelle sera l'énergie nécessaire pour assurer le confort thermique des habitants?
- Comment adapter la structure urbaine au changement climatique? 

L'effet d'ICU est donc particulièrement analysé dans cette étude, car il contribue de façon claire au climat urbain des villes et à sa modification. Couplé à des vagues de chaleur intenses, l'ICU contribue à impacter l'effet du changement climatique sur les villes. 

La troisième et dernière partie de l'étude s'attache à développer des scnéarii de lutte contre les modifications du climat urbain et le phénomène d'ICU:

- Scénario réfléchissant. 
- Scénaride verdissement
- Scénario d'humidification de chaussées. 
- Scénario combinant les trois approches.


Conclusions du rapport: 

L'étude EPICEA a donc pour but d'évaluer l'impact du changement climatique à l'échelle de la ville et d'observer l'influence du bâti sur le climat urbain de façon à proposer des solutions d'adaptation aux élus de la Ville de Paris. Le but était également d'identifier les zones urbaines de Paris les plus vulnérables au phénomène d'ICU, pour mieux cibler les actions menées. 
L'étude EPICEA apporte ainsi des éléments à un processus de décision important et sur le long terme. 
           
Sources: 
Projet EPICEA - Ville de Paris (pdf) 

mercredi 9 janvier 2013

Sao Paulo: l'ICU grandeur nature

flavorsofbrazil.blogspot.com
São Paulo est aujourd'hui une mégapole marquée par une constante élévation des immeubles et la perte continue de végétation en son centre. Et les conséquences se font immédiatement sentir: certains quartiers ont une différence de température allant jusqu'à 14°C! 

Consciente de la très forte minéralisation de la ville et du peu d'espaces urbains alloués à la végétation, la Mairie de São Paulo a décidé de mettre en place un politique de revégétalisation: depuis 2005 la ville a gagné plus d'1,5 millions d'arbres. A terme, cet apport de verdure permettra de réduire l'effet d'ICU en augmentant l'évapotranspiration par les feuilles et ainsi en rafraichissant l'air ambiant.

Source: 
http://www.prefeitura.sp.gov.br/cidade/secretarias/meio_ambiente/programas_e_projetos/index.php?p=8443 

L'effet d'îlot de chaleur urbain a également été étudié à Presidente Prudent, ville située à l'ouest de l'Etat de São Paulo. En observant les températures obtenues entre 1975 et 2005, les chercheurs de l'Université de l'Etat de São Paulo (Unesp) ont mis en évidence la hausse continue des températures tout au long de cette période. 
Selon leurs données et calculs, Presidente Prudent présenterait un effet d'ICU d'intensité maximale de 9,6°C. 

Source:
http://ler.letras.up.pt/uploads/ficheiros/6370.pdf 
 

Masdar City: Une éco-ville modèle dédiée aux énergies renouvelables

http://www.avenue99downtown.com/index.php?option=com_content&view=article&id=109:masdar-city-location&catid=63:masdar-city&Itemid=28


L'objectif est donné par l'entreprise Masdar (créée en 2006): faire d'Abu Dhabi un centre mondial pour les énergies renouvelables et les technologies propres, dans le but de lutter contre le réchauffement climatique et d'assurer une sécurité énergétique à ses habitants. Caractérisée par de très hautes températures à l'année, un climat humide et une forte présence de poussière, Abu Dhabi veut offrir à ses citoyens un meilleur cadre de vie et compte se positionner comme leader des villes durables mondiales.

Masdar City, au coeur de la capitale, a été imaginé comme un hub, un pôle international où se concentrent recherche de pointe, développement de technologies propres, et test grandeur nature de nouveaux outils et matériaux de construction.

Les innovations multiples réalisées a Masdar City ont déjà fait leur preuve: on constate en effet un différentiel de 20°C entre les rues du centre d'Abu Dhabi et celles de Masdar City. 
Dans ce centre de recherche technologique, l'isolation, les éclairages, les énergies solaires, les revêtements des surfaces et des bâtiments sont développés et maîtrisés pour une future commercialisation des produits

Si Abu Dhabi ne s'intéresse pas précisément à l'effet de chaleur urbain, ses actions en matière de ville durable lui permettent déjà de réduire ses effets, dans une chaine globale d'innovations. 

http://www.tumblr.com/tagged/masdar%20city

Source:  
Masdar City

Mise en place d'un plan de bataille pour diminuer le phénomène d'ICU à Chicago, l'une des villes les plus verte du monde.


"Pour diminuer ce phénomène, Chicago a mis en place un plan de bataille particulièrement efficace : remplacement progressif des surfaces sombres par des surfaces plus claires, végétalisation des campus, utilisation des technologies écologiques pour la conception de nouveaux bâtiments publics. Et enfin, augmentation de la végétation sur les bâtiments pour purifier l’air ambiant et créer des zones d’ombre (Chicago Green Roof Program).
L’action la plus marquante est certainement la végétalisation du toit de l’hôtel de ville en 2001, qui a ouvert la voie à un programme plus large ayant permis d’atteindre en 2007 les 650 000 mètres carrés de toits verts sur l’ensemble de la ville. L’objectif de diminution des dépenses énergétiques et d’amélioration de la qualité de l’air a été atteint.
Et les efforts de la ville ne s’arrêteront pas au tournant de la décennie : lancé en 2008, leplan d’action sur le climat de Chicago a pour vocation de permettre une réduction des gaz à effet de serre de 25 % d’ici 2020, par rapport au niveau de 1990. Fin 2009, l’Europe promettait, elle, une réduction de 20 % de ses gaz à effet de serre dans le même laps de temps. Et si les villes étaient les meilleures initiatrices d’une vie plus durable ?"

source : innovcity.fr
Modélisation de l'ICU de Chicago. (Source : innovcity.fr)

mardi 8 janvier 2013

Le Japon: technologies et aménagement urbain pour lutter contre l'ICU

Au Japon, près de 67% de la population vit en zone urbaine (population 2012: 128 millions, population urbaine: 85 millions). Les villes japonaises se caractérisent par de fortes consommation d'énergie liées à l'air conditionné présent dans tous les bâtiments et infrastructures. L'effet d'ICU se ressent également, comme dans la plupart des zones urbaines. D'où l'intérêt d'utiliser la végétalisation des toits et des murs pour réduire ces impacts. Par ces effets isolants, la mousse permettrait de réduire les taxes de consommation d'énergie tout en réduisant l'îlot de chaleur urbain des villes japonaises. Un double efficacité qui lui vaut un certain succès.

Pour limiter l'impact de l'ICU dans les espaces urbanisés, la société Moss Catch System Yamagata Co. a inventé un tapis de mousse que l'on pourrait qualifier de révolutionnaire
Il permet en effet de recouvrir facilement des surfaces de béton ou d'asphalte et ainsi de réintroduire des espaces de végétation en ville

http://www.global1.youth-leader.org/wp-content/uploads/2011/09/moss-greening-2.jpg
http://www.global1.youth-leader.org/2011/09/la-mousse-une-arme-contre-l%E2%80%99effet-d%E2%80%99ilot-de-chaleur-urbain/?lang=fr

 
Les avantages d'un tel tapis de mousse sont nombreux: 

- son faible poids et sa facilité de mise en place lui permet d'être installé sur de nombreuses structures et donc d'étendre les zones de verdure en zone urbaine, surtout dans un contexte de forte urbanisation comme au Japon.

- le tapis nécessite peu d'entretien car il n'y a pas besoin d'arroser ou de fertiliser la mousse. C'est donc un système en autogestion, applicable au plus grand nombre.

- la mousse possède une forte capacité d'absorption d'eau et est donc capable de restituer l'humidité lors des épisodes de chaleur.

- la mousse capte une grande quantité de CO2.

- elle permet d'abaisser les températures à la surface des bâtiments, et sert d'isolation contre le bruit et la chaleur.  

- ce tapis de mousse contribue à renforcer la végétalisation des bâtiments, toits et murs utilisables.

Source: 
http://www.japanfs.org/en/pages/025330.html
YouthLeader